Dans le val de Loire orléanais où je suis maintenant installé, j’ai découvert d’autres lumières, d’autres atmosphères et l’enchantement paisible d’un ample fleuve au tempérament tumultueux qui vient rompre avec bonheur la platitude des horizons. Un fleuve, comme moi venu du sud, de ces hautes terres d’Ardèche où vécurent certains de mes ancêtres…

 

 

La Provence est la terre de mon enfance. J’y ai vécu les vingt premières années de ma vie auprès du Luberon, silhouette familière qui dominait le paysage, domaine illimité d’une nature tout à la fois austère et enivrante. Fils d’un forestier passionné de botanique, j’ai connu la joie de courir les ravins et les crêtes, les garrigues et les bois.

Voilà plus de trente ans que j’en suis parti, mais les atmosphères, les lumières, les parfums restent profondément inscrits en moi ; tout un univers riche en couleurs, préservé des vicissitudes du modernisme et nuancé par le souvenir, qui s’est peu à peu écarté de la réalité de la Provence d’aujourd’hui. Il demeure pour moi une puissante source d’inspiration.